L’été à la ferme
- unjardinvert
- 9 août
- 3 min de lecture

C’est l’été, et nous le ressentons à tous les niveaux. Pas seulement grâce aux rayons chauds du soleil sur notre peau, mais surtout parce que chaque journée semble manquer d’heures. Jusqu’à tard le soir, nous travaillons dehors : désherber les planches de culture, arroser les plantes, remplir des bocaux, congeler les récoltes. Les journées filent à toute vitesse dans un tourbillon de projets, de récoltes, de visites et de vie en plein air.
Ces dernières semaines, nous avons eu la chance d’être entourés de workawayers enthousiastes. Chacun, avec son énergie, sa curiosité et sa force, est venu enrichir notre ferme. On a travaillé dans le potager, l’arrosage est devenu un rituel quotidien convivial, le poulailler a été terminé (ou plutôt la villa des poules), on a tondu, aménagé un nouveau coin salon… et la liste pourrait encore continuer. Parfois, on a l’impression que cet été est celui des « mille projets ». Heureusement, certains aboutissent, même si, comme toujours, cela prend plus de temps que prévu.
Comme si cela ne suffisait pas, nous sommes en pleine période d’abondance au jardin. Des prunes et des concombres en telle quantité qu’on ne peut pas les transformer « vite fait ». Heureusement, des amis sont venus nous aider et n’ont pas reculé devant un après-midi à dénoyauter. Alors que le soleil se couchait doucement, nous étions assis autour de la table – parlant, riant, avec toujours cette odeur de prunes bien mûres sur les mains. Résultat : des étagères remplies de confitures et de compotes pour l’hiver, ainsi qu’une nouvelle expérience : le vin de prunes. Les concombres, eux, ont fini dans des bocaux au vinaigre sucré-salé, qui, dans les mois froids, rapporteront un petit goût d’été sur la table.
Cette année, pour la première fois, notre réserve d’hiver prend vraiment forme. Et quel luxe d’avoir enfin un cellier où tous ces trésors en verre trouvent leur place. En secret, je crois que c’est devenu ma pièce préférée de la maison – un endroit calme, plein de promesses pour l’hiver. J’avoue que j’aime bien y jeter un coup d’œil, juste pour admirer les rangées de bocaux bien alignés.

Pendant ce temps, de plus en plus de personnes découvrent notre champignonnière. Certains viennent par curiosité voir comment tout pousse, d’autres repartent avec des paniers d’huîtres grises ou de crinière de lion. Et puis, il y a les marchés d’été : des stands colorés, des odeurs appétissantes, des conversations animées. Sur un marché en particulier, cela devient presque un rendez-vous hebdomadaire : des clients qui reviennent chaque semaine, qui échangent des recettes, montrent des photos de ce qu’ils ont cuisiné avec nos champignons. À la fin du marché, on boit souvent un verre ensemble – rien de compliqué, juste quelques chaises, des verres, et une conversation chaleureuse. C’est simple, convivial, et exactement comme un marché de village devrait l’être.
Après une longue période d’activité intense, de workawayers et de visites d’amis, nous voilà pour la première fois depuis longtemps à quatre à la maison. C’est un peu étrange : le silence est presque inhabituel, mais en même temps bienvenu. Nous gardons toutefois un souvenir chaleureux de ces dernières semaines. Le nouveau poulailler – pardon, la villa des poules – est enfin terminé. Si tout se passe bien, nous accueillerons nos nouvelles poules la semaine prochaine. Nous avons hâte de les voir gambader librement, mais aussi de retrouver le plaisir de ramasser nos propres œufs. Cet été, cela nous a semblé un peu bizarre d’acheter des œufs, au lieu de chercher quoi faire de notre surproduction habituelle.

L’été est loin d’être fini, mais je sais déjà que ce sera l’une de ces saisons auxquelles nous repenserons plus tard avec un sourire. Un été de mains secourables, de repas partagés, de récoltes abondantes, de marchés vivants et du souvenir qu’un foyer ne se construit pas seulement avec du bois et de la pierre, mais surtout avec du temps, de l’énergie et du lien humain.
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