Quelle saison au jardin !
- unjardinvert
- 23 juin
- 3 min de lecture

Mes mains étaient si pleines de terre, de graines et de paniers débordant de récoltes qu’il n’y avait tout simplement plus de temps pour écrire. Le printemps doux, avec juste ce qu’il fallait de pluie, nous a offert une véritable année à fruits — une saison d’abondance.
Les arbustes à petits fruits que nous avons plantés nous-mêmes donnent, pour la première fois cette année, une récolte digne de ce nom. Les arbres fruitiers portent également leurs tout premiers fruits. Bientôt, nous mangerons nos premières pommes, nèfles et poires nashi du jardin. Ce sont surtout ces dernières que j’ai hâte de goûter : je n’en ai jamais mangé, mais elles semblent très appréciées partout dans le monde, alors j’ai bon espoir.
Dans la haie fruitière, j’ai découvert par surprise deux Amelanchier asiatica — de petits arbustes dont j’ignorais complètement la présence. Quelle belle surprise : de délicieuses petites baies sucrées, et d’après internet, on les plante plutôt comme arbustes ornementaux. Joli et bon, donc.
La préférée de la maison reste quand même la fraise. Pendant des semaines, les filles sont allées chaque jour inspecter le petit champ de fraises pour voir si elles commençaient à rougir. Entretemps, la plupart ont été cueillies, dévorées ou congelées. Nous avons eu une véritable explosion de fraises : au pic de la récolte, on en ramassait jusqu’à quatre kilos par jour. Impossible de tout manger !

Le potager est lui aussi luxuriant cette année. Mon objectif était de créer de l’abondance — et je pense que nous sommes sur la bonne voie. On retrouve les valeurs sûres comme les tomates, mais aussi de nouvelles expérimentations, comme les lentilles. Chaque fois que je traverse le jardin, je suis submergée par ce sentiment : quel endroit nous avons créé, en si peu de temps ! L’abondance s’est aussi manifestée lors de la récolte du foin, le week-end dernier : un record de 481 ballots !Et avec le foin rentré, est revenue une certaine liberté. L’herbe était devenue si haute qu’on ne pouvait presque plus sortir des sentiers tondus. Maintenant, nous pouvons à nouveau aller et venir comme bon nous semble sur tout le terrain.
Cette abondance, nous la devons aussi aux nombreuses mains qui nous aident via Workaway et WWOOF. Entre le travail, le projet champignons et la vie de famille, il faut parfois chercher le temps et l’énergie — mais ensemble, on y arrive. Et on ne fait pas que travailler : on échange, on apprend, on passe du bon temps. Ça nous parais tout simplement juste de partager cet endroit avec d’autres.
À l’intérieur, les travaux de rénovation sont en pause. Cela nous laisse le temps de réfléchir à la suite et de déplacer notre énergie vers l’extérieur. Là, le nouveau poulailler commence enfin à prendre forme. On espère accueillir bientôt de nouvelles poules, car une ferme sans œufs, c’est un peu vide. Même si la poule qui nous reste ne semble pas du tout s’en préoccuper — cela fait des mois qu’elle ne pond plus. Ce n’est pas grave. Elle peut continuer à picorer tranquillement entre les fleurs.
Ce printemps, nous avons aussi dû dire au revoir à notre chat Pip. Plus chien que chat, toujours dans nos jambes, toujours présent — Pip était vraiment le plus chouette chat que nous ayons jamais eu. Cela rend le départ encore plus douloureux. Il aura toujours une place dans notre cœur.
Heureusement, le calme n’a pas duré longtemps. Deux petits chatons nous ont rejoints : Coco et Fritz, pleins de vie et de bêtises. Et comme si cela ne suffisait pas, un chat errant s’est installé — Fons, qui s’est installé chez nous comme s’il avait toujours vécu ici.

Tandis que la poule se repose, que les chatons galopent dans l’herbe et que Fons explore son nouveau royaume, le reste du jardin déborde de vie. Et moi ? J’attends impatiemment cette toute première poire nashi.
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