Ce sera probablement le dernier blog que j’écris depuis notre maison de vacances. Le week-end prochain, nous déménageons, et même si c’était douillet et confortable ici, je ressens que le moment est venu de rentrer. Le printemps commence à pointer le bout de son nez : la rhubarbe perce la terre, les premières fleurs colorent le paysage, et même les grenouilles profitent du soleil au bord de la mare. Tout dans la nature appelle à sortir, et ça fait du bien après les longs mois d’hiver gris. Le jardin nous attend - il est temps de se mettre au travail !
Les fèves, les petits pois et les pois mange-tout sont déjà en terre. La douceur du temps était tout simplement irrésistible pour ne pas semer. À l’intérieur aussi, la vie bourgeonne : cette année, pas de piments, mais des boutures de patates douces qui prennent racine et un plant de gingembre qui a eu droit à une seconde chance. Un morceau de gingembre oublié dans la corbeille de légumes m’a donné l’impulsion pour retenter l’expérience. J’avais déjà réussi à cultiver du gingembre autrefois, et cette année, j’aimerais revivre cette petite victoire.
Cette saison, on ne se laissera pas distraire par d’autres projets — il y en aura toujours. On choisit l’abondance : pour nous, mais aussi pour ceux qui nous entourent. En plus des cultures habituelles, on se lance dans de nouvelles expérimentations : semer des lentilles pour la première fois, planter encore plus d’oignons et essayer des variétés originales, comme le concombre serpent. Tout cela donne l’impression d’un nouveau départ, rempli de promesses infinies.
On pourrait croire que les travaux sont terminés, mais ce n’est pas du tout le cas. La moitié du rez-de-chaussée ressemble encore plus à un chantier qu’à un salon. Pourtant, on progresse : après trois ans, on a enfin une cuisine complète. Un espace avec assez de rangement, un grand plan de travail et un fourneau qui peut mijoter doucement. Cette cuisine est une victoire en soi. Pendant tout ce temps, on a bricolé des solutions, mais maintenant, on peut vraiment cuisiner comme il faut.
Même si on est fiers de ce qu’on a accompli, ces derniers mois ont été intenses. Parfois, les travaux semblaient ne jamais finir, tout prenait plus de temps que prévu, ou on était tout simplement épuisés. Les aléas typiques de la rénovation. Après le déménagement, on va donc ralentir un peu. Prendre du temps pour la famille, bricoler tranquillement dehors, cuisiner avec plaisir et vivre sans se fixer de délais. Et enfin, s’accorder une journée pour visiter le Puy-de-Dôme, qui nous fait de l’œil depuis si longtemps.
Pendant ce temps, la ferme prend de plus en plus vie. Alors que les dernières poutres doivent encore être posées à l’intérieur, dehors, l’activité bat déjà son plein. À partir de mars, la culture des champignons démarre pour de bon. Les gens pourront les acheter directement à la ferme, mais aussi sur deux petits marchés et chez l’épicier du village. Et à partir de fin mai, j’irai moi-même au marché. J’ai hâte d’y être — ce sera un beau changement de rythme après la culture et la vie à la ferme. Et surtout, une belle occasion de rencontrer les habitants du coin et de partager notre récolte avec eux.
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